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des larmes de Saint Pierre
Abandonner ce qui abandonne ...avec Pascal Quignard
... dans les Larmes de Saint Pierre de Malherbe, la langue a abandonné la parole nocturne. Si la honte naît avec ce crépuscule de la nuit qu'est toute aube, alors c'est le silence qui vient avec le jour:
Le jour est desja grand et la honte plus claire
De l'apostre ennuyé l'avertit de se taire.
Sa parole se lasse et le quitte au besoin.
Il voitde tous costez qu'il n'est veu de personne.
Toutefois le remors que son ame luy donne
Tesmoigne assez le mal qui n'a point de témoin.
Abandonner ce qui abandonne. Abandonner ceux qui abandonnent.
La honte pudique, la honte crépusculaire dans la souffrance de l'amour, la honte qui précède l'étreinte dans la nuit, la honte qui préfère l'ombre et le remords, les reliques, les chants, les larmes, l'étoffe de crêpe, le voile, la couleur noire -- on nommait autrefois ce mouvement de deuil. le mot français de deuil vient du latin douleur. Le dolor latin vient d'être battu.
Pascal Quignard "La haine de la musique", Gallimard, 2012, p.97-98.
Tags : Luminitza C. Tigirlas lit Pascal Quignard
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