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Gadjo-Migrandt
Avec Patrick Beurard-Valdoye: Gadjo-Migrandt, LIL4
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île licite airesie où votre nom ne vacille plus dvip presqu’île athonite où
l’icône s’exile miraculeuse
dans l’acte graphique fusionnent la lettre et l’image
faire du retrait dans l’image c’est lui donner du verbe c’est nommer la
figure
ce nom télémétrique Luca ce renom tétragramme à l’initiale « L » gravé en
vous cette fois sans lapsus sans lacune fixité transmise lucarne du
néant rempart digue d’une flotte orthographique : : VITA DOMBO
DIMBO DOMBO DIMBO
votre démarche vise jusqu’aux cimes de l’anti-Athos qu’une théorie de
Sisyphes angoissés ne sait atteindre
azza .r serait-il mot juste assez sagot pour justifier qu’invité votre Gherasim
Luca sous le coude nullement choix vous a toutefois délivré de
l’histoire vous sképimant emportant votre camisole vous
affranchissant de la course aux confins suggérant plutôt la fuite vers
l’entame pour échapper aux affres historiques
au cœur d’un cloître sonore en surplomb croît l’arbre aux racines errantes
de votre nouvelle généalogie : : né à seize ans vous avez refusé de
naître vieux
l’avatar a libéré dans la foulée votre lignée : : passée présente future
après demain demain sera hier [LA TSIGANE]
où le dit de votre prochain ?
un arrière-nom étrange circonscrit par l’île lointaine — presque — dérive
vers un point de fugue qui dissout la langue maternelle hors de
portée du Yiddish — non couramment parlé — hors du commun
vous l’étranjuif derrière des propos de perdition topos de xasarimos
être le poète et chien Ghérasim Luca
par ce nom nouvisage sans bannière une amnistie avec la mémoire est
envisageable
non-englobé
millions de juifs terminés par des gentils
et le Gherasim Luca en vous parfois s’invite transpirant avançant de l’avant
jusqu’à votre présent étranglé ou pire appelant d’une voix vagale
depuis la nébule
< JE-TU > avec lui devient < JE-CELA > le poème en résulte dans la liaison entre deux noms propres : : un CELA-VOUS-DIT-QUELQUE-CHOSE
…
Patrick Beurard-Valdoye, LIL 4-24, in "Gadjo-Migrandt", Flammarion, 2014, pp. 149-150.
Tags : Luminitza C. Tigirlas lit Patrick Beurard-Valdoye
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