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L’amour du monde
Avec Pierre REVERDY dans Le chant des morts (1944-1948)
Je voyage percé à la surface
A la terre pleine de sons
Au signal qui vole à la trace
Au gré des signes sans rigueur de la présence
D’un fil à l’autre
D’un éclair sans voix
A un tour de valeur
Tout chante et s’éblouit
Dans les plans dans les gouttes
Les grilles fraîchement écloses en boutons d’or
Les façades rincées
Les toits encore à peine revenus de la nuit
Et toutes les rumeurs qui sourdent dans ma tête
En loques dans les épines du matin
Fraîcheur des distances sans ombre
Au sol nouveau lumière sans passé
Avant que mon appel se plaque dans l’aurore
Circuit fermé des sources sans écho
Une rafale d’air un ruban d’eau luisante
Cascade de gorge sonore
Tout est ouvert pour quelques heures
Transparente santé des fruits sans illusion
Frêle rempart de lèvres frémissantes
Pierre Reverdy, L’amour du monde, in Main d’œuvre (1913-1949), Poésie/ Gallimard, 2000, p. 437.
Tags : Luminitza C. Tigirlas lit Pierre Reverdy
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