• L'empreinte du visible

     

     

    Sous le pinceau, le courant  ... avec Marie Alloy

     

     

    Je peins dans une trouée du temps. La couleur glisse sur des branches. Elles font des angles bistre au-dessus de l'eau verte; elles tordent  des reflets, en font des jupes à arceaux et des cordes pour la pensée, se laissent bercer par par un filet de vagues, un friselis, un lavis sous les saules. L'horizon est d'eau. Sous le pinceau, le courant.  

     

    Se peint aussi l'eau morte sous la flamme et la fin du temps. Se peint la glaise du silence et l'urgent besoin du chant.

    (p.30)

     

    .......

     

          Rêve. Dans une barque, nous sommes allongés, côte à côte et fermons les yeux. Nous sommes immobiles, les nuages se déplacent lentement dans le ciel. Du vent se dépose sur nous, plus nus sous la lumière, presque transparents. Un grand frisson nous parcourt, nous sommes ouvert. L'air s'engouffre dans nos corps. Nous arrivons à la cime du ciel. Des oiseaux chantent leur jouissance libre dans une concert de oui, et rient de nous, couchés dans cette barque brillante et céleste. La lumière irrigue nos coeurs en une étreinte qui luit comme une larme. Une telle clarté est une gloire. Nous glissons dans une douceur laiteuse.

     

     

    Marie Alloy, L'empreinte du visible, Al Manar, 2017, p. 119.

     

     

    L'empreinte du visible

     

     

     

     

     

    « Sous votre nomAvec Lucian Blaga : Poète de l'autre mémoire »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :