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    Sur le cadastre de l’intime ...avec Murielle Compère-Demarcy (MCDem.)

     

                                                  Un doigt d’ombre suffit parfois

                                     à faire perdre la main sur la prise du jour

     

    *

     

    Sur le cadastre de l’intime

    ME murmure la petite voix seule

    de l’intérieur

    Ses ailes me décrochent

    me refont cosmos du chant universel

     

    *

                                                  

                                                   L’espoir dans sa chair se recroqueville

                                                   sur l’endormir du moi

                                                   Les murs de l’imaginaire

    ouvrent l’interstice

                                                   le laps de l’infini qui palpite

     

                                                   Aucune complaisance

                                                   juste une lacune

                                                   une fleur éclose dans les décombres

    du rêve

                                                   entre les failles de MOI

    sa coquille fêlée de lapsus

    et l’effondrement du monde

     

    *

     

     

     

     

     

     

     

    Rêve interrompu

     

     

     

     

                                       Cette toile bleu-nuit étendue sur la ville palpitait

                                       de  ses  oiseaux  endormis  dans  les  buissons du

                                       sommeil---

                                                               --- la main  des  songes remuait l’eau

                                       dormante,  allongeait des métaphores éruptives,

                                       sautait à  cloche pied de  tout son corps  dans les

                                       flaques  du  rêve,  des   souvenirs  éclaboussaient

                                       enchevêtrement    d’eau   pure    et   de    boue,  le

    cheminement    nocturne  associait  laps du vécu,

                                       fulgurances,  rêveries intuitives,  pressentiments,

                                       lapsus---

                                       Un  mot  se  leva  dans  la  pièce  abandonnée  au

                                       sommeil,  dressé  comme  un  homme.  Le  soleil

                                       ouvrit  l’œil  d’un  chien,  ferma  ceux  du loup, il

                                       fallait recommencer de vivre---

     

     

                                       Murielle Compère-Demarcy (MCDem.), Poèmes inédits, février 2020.

     

     

    ***

     

    J'ai le plaisir d'accueillir ces texte inédits

    de Murielle Compère-Demarcy, auteur de plusieurs livres

    dont "Alchimiste du soleil pulvérisé" à ne pas manquer.

     

    Sur le cadastre de l’intime. Inédits de MCDem.


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    La Revue  Alsacienne de Littérature, n° 132, décembre 2019,

    me fait le plaisir non seulement de publier

    des extraits de la  "croisure" de mon récit inédit ENCRE D'HIEBLE, p. 58-59,

    mais aussi une Note de lecture

    sur mon essai "Fileuse de l'invisible - Marina Tsvetaeva" , p.133-134,

     

    Je remercie de tout coeur Maryse Staiber pour sa lecture,

    ainsi que le comité de lecture de cette revue qui a déjà accueillit mes poèmes dans les n° 127 et 130.

     

     

     

    "Fileuse de l'invisible - Marina Tsvetaeva" lu par Maryse Staiber

    "Fileuse de l'invisible - Marina Tsvetaeva" lu par Maryse Staiber

     

     


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    Ce jour un billet de Florent Toniello

    sur "D'ailleurs poésie" est consacré  à mon poème "Ici à nous perdre", lecture qui me touche

    et dont je remercie l'auteur de tout coeur. 

     

    https://www.dailleurspoesie.com/billets-de-florent-toniello.html?fbclid=IwAR30ohgniv2ZJNSZwMSyXC7j6zwq0nGtVZ2ewlgKUher4OAr8e9bCGnm14A

     

     
    Picture 
    Luminitza C. Tigirlas : Ici à nous perdre
    Éditions du Cygne, 2019

    Est-ce parce qu’elle est « une survivante de l’assimilation linguistique dans l’URSS », comme le révèle la quatrième de couverture, que Luminitza C. Tigirlas prend autant de soin à employer des termes précis, qui impriment des images détaillées dans l’esprit ? Dans son Ici à nous perdre, en effet, elle convoque le vocabulaire botanique (panicules, épillets ou monardes se côtoient) ou d’inspiration régionale (la burle, ce vent froid du Massif central), ce qui donne à son texte un goût de refus du flou artistique, d’insatisfaction devant les mots génériques. Sa voix est tranchante, les vocables y ont la « virtuosité fondante de la neige ». C’est que le recueil, dédié à « l’Amie disparue », ne saurait se contenter d’à peu près. La douleur est une chose sérieuse que Luminitza pèse à chaque vers : « Des bras urticants embrasent ta chair », s’écrie-t-elle en filant la métaphore végétale teintée d’animale. S’écrie, en effet, car toujours sur la quatrième de couverture, on peut lire qu’« Ici à nous perdre s’écri(e)t et se donne à lire d’un seul souffle ». C’est exactement ce que le recueil provoque : l’envie inarrêtable de consommer, consumer en un seul souffle ses pages, comme sûrement — mais le saura-t-on jamais ? — celle qui l'a composé a dû le faire en un laps de temps rapide, comme dans une transe d’inspiration triste.
     
    Si le livre de deuil n’est pas rare en poésie, souvent, il convoque un certain lyrisme. Ce n’est pas le cas ici, et l'autrice, tout en pudeur, se prête avec beaucoup de talent au jeu de la concision. Qu’on en juge par ce simple poème, sur une page entière : « Où est ta langue ? / Une râpe rouge sang // Voix insonore / L’air est ranci ». Que faut-il écrire de plus pour témoigner de l’absence à venir, de l’absence qui s’installe, de l’absence déjà présente ? « J’excise le son de mes lèvres » semble bien être l’art poétique de l’autrice pour ce recueil sensible, où la précision du vocabulaire sert une irrésistible nostalgie, mais aussi un sentiment bien ancré dans l’instant pour celle qui n’est pourtant plus. Alors pour que la « Muance du mot // de métastase en métamorphose » advienne enfin, pour avoir la force d’accepter, Luminitza rassemble ses vers et les offre, nus dans leur méticuleuse justesse, à nous, lectrices et lecteurs. Impudique et discrète à la fois, afin qu’on puisse partager son chagrin.
     
    *
     
    La lune ne décroît plus jamais
    Exécrable vision de rondeur trop pleine
    alors que l’univers ne cesse d’émoudre
    ses quelques saillies
    ses armes blanches
    ses épines
    ses systèmes de surveillance
     
    Les miraculés sont enclins à épier
    plutôt qu’à expier
    Ils versent le refrain dans la rivière
    En mer leur chant est sel et complainte
     
     
     
     

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    Jean-Pierre Longre se penche en toute délicatesse

    sur mon poème "Ici à nous perdre" ,

    merci à lui pour cette lecture détaillée:

     

    http://livresrhoneroumanie.hautetfort.com/archive/2019/12/03/mort-et-metamorphose-6194527.html

     

    poésie, francophone, luminitza c. tigirlas, éditions du cygne, jean-pierre longreLuminitza C. Tigirlas, Ici à nous perdre, éditions du Cygne, 2019

    Les brefs poèmes de ce recueil sont dédiés « à l’Amie disparue », mais s’adressent à tous les lecteurs qui veulent bien pénétrer la densité de textes dont les motifs sont portés par une langue « aux mots nouvellement reconquis ». Une reconquête que Luminitza C. Tigirlas mène de livre en livre, de poème en poème, depuis ses propres origines linguistiques. Nous sommes donc sous le signe du renouvellement, en particulier celui des images : c’est « le vin de paille » qui a bu, ou « le deuil [qui] s’habille », non l’inverse ; il se peut que « les cormorans rédigent des testaments » (oui, on peut y lire « corps mourants », ce qui implique bien plus qu’une simple originalité animalière), ou « tu déneiges une métaphore »…

    L’audace des paradoxes (« paroles indicibles », « voix insonores ») va de pair avec les pauses, les blancs, les silences, les respirations musicales, qui permettent au souffle de revenir (« Quel souffle me ranimera ? »), à la vie de « l’Amie » de se re-manifester « ici », quitte à « nous perdre » (« Le souffle d’un ailleurs la prend par la taille »), et de se soustraire « à l’invasion cancéreuse », de passer « de métastase en métamorphose ».

    De même que la nature, les fleurs, parfois les oiseaux répondent à l’appel du « vent floriculteur » qui les porte, de même les mots se laissent porter par leurs sonorités : « à mort » appelle « à morsure » et « Amore », « épier » appelle « expier », « digne » et « cils » appellent « cligne », etc. De la musique encore, qui au-delà du ludisme participe à l’exploration des profondeurs de la vie, de la maladie, de la mort, du manque ; et « seul l’amour n’est pas à perdre ».

    Jean-Pierre Longre

     

     


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    Je remercie de tout coeur  Murielle Compère-Demarcy

    pour sa lecture de mon livre de poésie publié sur "Terres de femmes": 

     

    https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2019/11/luminitza-c-tigirlas-ici-%C3%A0-nous-perdre-par-murielle-comp%C3%A8re-demarcy.html?fbclid=IwAR11cYcdTS1lQMW6AuQSAexYrbLgQLOmYrJbU5qJDmpZe8euhz12iQZ--ps

     

    Luminitza C. Tigirlas, Ici à nous perdre
    par Murielle Compère-Demarcy

     

    Luminitza C. Tigirlas, Ici à nous perdre,
    éditions du Cygne,
    collection Le chant du cygne, 2019.
    Illustration de couverture : Doïna Vieru.



    Lecture de Murielle Compère-Demarcy

     







    Quelle voix peut encore sourdre face à la brèche ouverte – éperdument | dans le laps inaudible, inouï, inextinguible de la perte – par l’extinction lente et visible d’une amie proche ? Quels mots peuvent encore être assignés à résurgence afin que « l’Ici à nous perdre » (topos où la poétesse assiste à la disparition de son amie, aux dernières notes « sur une partition de la nuit » de sa « voix partagée ») devienne un présent habitable et vocables évocatoires|commémoratifs|de résurrection ?

    « Toi — ma voix partagée — tu l’es
    sur
    une partition de la nuit

    Le mot n’y est plus en extase de fuite
    L’effacement l’a figé. »

    Quelle souffrance indicible le texte qui s’écri[t]/[e] pourra-t-il exprimer, dans le souffle retenu/contenu/obtenu sur la page compatissante encore ouverte sur l’avenir par la survivante ? Et si « le tout de l’en-crier dedans éclate », quelle fissure saura reconstruire par le ciment des mots et les pierres vives de la mémoire l’issue de sauvegarde, à l’abri des herbes folles, sur-vivante et de résistance ?  où continuer de vivre dans l’après « Ici », là où dire/écrire l’amour rescapé qui n’est pas à perdre et qui pourra ressurgir sans faille dans le Sur-Vivre présent ? À l’endroit où le lapsus (nous) dira malgré nous ; aux envers de la vie encore en chair et en cœur (- « clochette ») où l’amie en deuil « goûte la tache amère d’une rature » quand sonne l’heure de la « moribonde » trépassée et que le temps advient – dépassé le temps aigre d’un ressenti de provocation face à un vivant extérieur demeuré indécemment bien portant (« Frétillant à côté | le vivant frôle l’insolence ») – quand le temps advient de redonner vie aux chers disparus par les mots en leur souffle/chant poétique.

    Au chevet « aphone » de l’agonie, prise dans « la fibre (du) mutisme » où hurle le brouillard qui imprègne le corps en fin de vie, l’amie accompagnante assiste au départ ineffable de l’amie, sur la crète vertigineuse malgré tout de l’espoir : « Croire ! Croire ! Croire ! | crie aux cimes », comme cri des vautours de la mort ou corbeaux charognards des grandes plaines (ici lyonnaises) nourricières qui finissent pourtant par emporter « la mourante équivoque ». Le chant poétique tente de cautériser avec le sel des larmes la plaie vive de la brèche laissée par l’absence, tente de recoudre le tissu vivant des jours à même les lèvres écorchées (« Tu te déploies | entre les débris des expressions écartées »), tandis que « les éphémérides [encore] saignent », embaument les jours de deuil « dans un temps à rebours », effeuillé, cueilli dans le geste d’un recueillement au bord du soliflore de l’absence. Saturé de souffrance, le vase clos à une seule échappée : celle de la bouche|embouchure d’où jaillit la parole en résistance, explose, après la disparition de l’amie mourante, pour émigrer dans la

    « Muance du mot

    de métastase en métamorphose »

    « encore toujours à jamais
    vers l’aube mouvante
    […]
    De ton ciel je me fais sourcière ».

    Luminitza C. Tigirlas, poétesse et psychanalyste trilingue san-priode, parvient à écrire l’amour rescapé, celui de l’amie qui survit à la grande malade disparue. Son chant poétique traverse l’indicible, jusqu’à sortir ses mots de la noyade pour reprendre leur cours/corps-cœur-fleur rouge d’une « monarde » blessés roulant dans un nouveau lit l’adieu du survivant. L’Écrire traite le syndrome, « voix assaillie | en plein tressage | par les effilochures d’un exode muet ». Poignant, ce recueil ouvre une nouvelle clairière dans la forêt élucidée des signes où, malgré la maladie, malgré la mort, la résistance du souvenir de l’Autre disparu déploie ses ailes de lumière à l’orée des « mots nouvellement reconquis ».


    Murielle Compère-Demarcy (MCDem.)
    D.R. Texte Murielle Compère-Demarcy
    pour Terres de femmes







    Tigirlas

     

     


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    Une première Note de lecture de mon livre de poésie "Ici à nous perdre" paraît sur le site Le littéraire,  merci à Jean-Paul Gavard-Perret pour sa lecture: 

     

    http://www.lelitteraire.com/?p=53777

     

     

     

    Luminitza C. Tigirlas, Ici à nous perdre

    Les ailes cassées

    Lumi­nitza C. Tigir­las met en évi­dence ce qui s’engage dans la dis­pa­ri­tion de l’Amie : “Ma bouche hurle / — aphone — / sans esqui­ver le halè­te­ment de la mori­bonde. // Vapeurs de vocables / rejoignent une échelle invi­sible // A ses pieds / je m’évade par le sang d’une monade”. Puis le deuil arrive et la nuit ne s’arrête pas. Rien ne peut plus se lier et la dis­pa­ri­tion s’étend au reste de l’univers. 
    Pour autant, Lumi­nitza C. Tigir­las écrit comme si rien — ou presque — n’était déjà arrivé. C’est une manière de ras­sem­bler les époques et les anti­no­mies dans un tra­vail décons­truc­tion et de ravi­ne­ment remisé de manière provisoire.

    Existe là l’imparable d’une dou­leur dans des ailes du désir à la fois tor­dues et déployées en un mou­ve­ment d’oppositions. La poé­tesse fait jaillir des formes issues de pro­fon­deurs. Celles de l’arrachement et du chaos et non sans un bras­sage éro­ti­que­ment impli­cite mais, dou­leur oblige, rien n’en sera dit.
    Le départ oblige l’auteure à une reprise et une insis­tance là où le fémi­nin de l’être se joint à une force quasi phal­lique. La den­sité devient insis­tance de la vie contre la mort dans des souffles et expi­ra­tions  qui vou­draient dépla­cer les lignes du temps. La han­tise d’une “sui­vante” est hors de sai­son. “L’essor s’éparpille / La per­cep­tion se plie”.

    Qu’ajouter ? Jamais le titre de la col­lec­tion où paraît ce livre n’aura autant mérité son nom.

    jean-paul gavard-perret

    Lumi­nitza C. Tigir­las, Ici à nous perdreEdi­tions du Cygne, coll. “Le chant du cygne”,  Paris, 2019, 72 p. — 12,00 €.

     

     

     


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    Aujourd'hui j'ai reçu avec un frémissement les premiers exemplaires de mon  livre de poésie "Ici à nous perdre"...

    Hier,

    ayant voulu traverser la vitre,

     une mésange, ici en photo,

    s'était échouée   sur ma terrasse 

    Mon poème "Ici à nous perdre", écrit à l'Amie disparue, lui rassemble, il est  frère de cet oiseau blessé ...

     

    Toute ma reconnaissance va aux éditions du Cygne, 

    à l'éditeur Patrice Kanozsai pour l'accueil généreux fait à ma poésie.

    http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-ici-a-nous-perdre.html

     

    "Ici à nous perdre" aux éd. du Cygne

     

     

     

    Ici à nous perdre

     

    Ici à nous perdre

     

     

     

     

     

     

     


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