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L'image de couverture est signée par ma fille, l'artiste peintre Doïna VIERU
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Sous le pinceau, le courant ... avec Marie Alloy
Je peins dans une trouée du temps. La couleur glisse sur des branches. Elles font des angles bistre au-dessus de l'eau verte; elles tordent des reflets, en font des jupes à arceaux et des cordes pour la pensée, se laissent bercer par par un filet de vagues, un friselis, un lavis sous les saules. L'horizon est d'eau. Sous le pinceau, le courant.
Se peint aussi l'eau morte sous la flamme et la fin du temps. Se peint la glaise du silence et l'urgent besoin du chant.
(p.30)
.......
Rêve. Dans une barque, nous sommes allongés, côte à côte et fermons les yeux. Nous sommes immobiles, les nuages se déplacent lentement dans le ciel. Du vent se dépose sur nous, plus nus sous la lumière, presque transparents. Un grand frisson nous parcourt, nous sommes ouvert. L'air s'engouffre dans nos corps. Nous arrivons à la cime du ciel. Des oiseaux chantent leur jouissance libre dans une concert de oui, et rient de nous, couchés dans cette barque brillante et céleste. La lumière irrigue nos coeurs en une étreinte qui luit comme une larme. Une telle clarté est une gloire. Nous glissons dans une douceur laiteuse.
Marie Alloy, L'empreinte du visible, Al Manar, 2017, p. 119.
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contre le ciel ... avec Esther Tellermann
J'étais allée
contre le ciel
je voulais que
tu me nommes
au lieu de
ta poussière
plus
au lieu d'une
implosion
d'une enfance
parmi les sols
d'abandon
les chaos des routes
humides
les mousses
un peu de peau
repliée.
Esther Tellermann, Sous votre nom, Flammarion, 2015, p. 36.
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dans le vertige effrayant et calme ...avec Matthieu Messagier
Les chiens dorment dans mon vide
j'étreins leur inconstance
et soumets mon vertige sorti du sommeil
aux soupirs
ronflements
grognements
qu'ils laissent échapper à l'avidité
de l'après-midi caniculaire
qu'ils laissent échapper
aux riens pleins
qui nous restent
aux chiens et moi
dans le vertige de l'après-midi caniculaire
dans le vertige effrayant et calme
de l'après-midi
entre celle de hier
et celle de demain
Matthieu Messagier, Poèmes sans tain: autres sauvageries, poems,
Flammarion, 2010, p. 233.
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La toute fraîche revue de littérature L'intranquille N° 16
m'accueille dans ses pages avec
un ensemble de mes poèmes intitulé
"Un vide à inventer" .
Mes remerciements chaleureux vont à l'éditrice
Françoise Favretto (Atelier de l'Agneau éditeur)
pour cette parution qui annonce le printemps 2019.
NOUVEAU
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Sur le fleuve ...avec Silvia Baron Supervielle
demain tourne et retourne
à cette station du présent
sans rêves et sans prières
où le paysage proche innommé
raccorde l'attente à l'aube
la lumière au jour qui s'en va
entre des gares sans arrêts
on ne peut pas ouvrir la porte
ni freiner l'allure ni sauter
rien ne conduit le temps
qui ne change pas de voie
jusqu'à ce que le vide
rouille le rail
Silvia Baron Supervielle, Sur le fleuve, Arfuyen, 2013, p. 83.
Prix de Littérature Francophone Jean Arp 2012.
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Oiseaux ...avec Saint-John Perse
D'une parcelle à l'autre du temps partiel, l'oiseau
créateur de son vol, monte aux rampes invisibles et
gagne sa hauteur...
De notre profondeur nocturne, comme d'un écubier sa
chaîne, il tire à lui, gagnant le large, ce trait sans fin de
l'homme qui ne cesse d'aggraver son poids. Il tient, de
haut, le fil de notre veille. Et pousse un soir ce cri d'ail-
leurs, qui fait lever en songe la tête du dormeur.
Nous l'avons vu, sur le vélin d'une aube; ou comme il
passait, noir -- c'est à dire blanc -- sur le miroir d'une
nuit d'automne, avec les oies sauvages des vieux poètes
Song, et nous laissait muets dans le bronze des gongs.
Saint-John Perse, AMERS suivi de OISEAUX, Poésie/Gallimard, 2012, p. 155.
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