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... avec Jean Pierre Vidal / son livre dans ma bibliothèque
Nudités heureuses, accordées au monde dans une nécessité qui est joie.
Diversité infinie des formes de la Vie
minérale végétale animale humaine
cosmique
où je me trouve relié par nature sous le ciel dans
l'air et devant l'océan.
Les choses sont simples
le ciel les nuages
la forêt sans limites
le sable le soleil
et les corps nus infimes provisoires nécessaires
C'est comme si je n'existais plus
ma vie est calme réduite au souffle
la parole se fait rare heureuse
il n'y a plus de guerre entre le monde et moi
une bienveillante indifférence
m'accueille et me donne forme
l'angoisse se dissout dans le vaste
qui m'enclot sans m'étouffer.
Jean Pierre Vidal, "Exercice de l'adieu", éditions Le Silence qui roule, 2018, p. 21-22.
(Fragment publié avec l'aimable permission de l'auteur.)
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...avec Michai Eminescu (1850-1889)
QUAND VOUS PARLEZ, je fais la sourde oreille,
Point ne vous blâme et point ne vous approuve.
Dansez-vous? à cela nulle merveille:
Point ne vous blâme et point ne vous réprouve.
Mais personne ne me fera jamais
Virevolter, danser contre mon gré.
Car je suis ainsi fait : la vérité,
Mon coeur est seul qui me la peut donner.
Michai Eminescu, Poésies Poezii,
Traduction du roumain par Jean-Louis Courriol, édition bilingue,
Paris, NON LIEU, 2015, p. 109.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mihai_Eminescu
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...rochers crucifiés ... avec Stéphane Barsacq
Ce choc l'autre soir, en écoutant de la musique pour la première fois depuis si longtemps : corps déchiré, dilaté, flottant, cette tension de tout l'être, ramassé dans chaque nerf. Les sens en éveil. Un à un, remis. Voilà, ce corps m'appartenait enfin, ne m'appartenait plus. Quelque chose m'avait saisi et dépassé dans la joie: je ne m'appartenais plus autrement qu'en esprit.
La joie ? Sans cause extérieure à elle-même, un point étendu, ouvert à l'altérité. Voir les choses, en recevoir la leçon, n'en tirer aucune leçon, participer. Être. Être la mer. Être les rochers. Être l'horizon. Être au nom du ciel. Devenir le ciel, la mer et les rochers crucifiés.
Stéphane Barsacq, Mystica, Revue NUNC /éditions de Corlevour, 2018, p. 88.
(Fragment publié avec l'aimable permission de l'auteur.)
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La présentation de l'éditeur Franck Joannic:Publiée elle aussi pour la première fois dans la revue, Luminitza C. Tigirlas propose dans L’Ampoule n°4 l’une des nouvelles les plus surprenantes de ce numéro avec sa « Fureur d’ascite ».
Impossible de résumer ce texte étrange et dérangeant, dont voici les premières lignes :
« Toiles de tente : trois tourelles pointues, blanc aigu. L’image rappelle un conte ou un cirque ambulant. Un seul regard jeté dehors et l’enfance est là. Bâche rosâtre, une bande de coutil ou de plastique enroulé, une sorte de boudin assez large — ce sont les contours d’un grand rectangle, presque un carré, étendu par terre sous mes yeux qui guettent du troisième étage. Tout cela a surgi en une journée sur le terrain vague d’en face, devenu à sa manière un parc. La végétation pousse en liberté depuis toutes ces années où le lieu a été abandonné en jachère. Le lendemain la neige a recouvert le tout. Une neige de fin février qui a exécuté en vitesse son tango vespéral pour s’enfuir en fin de matinée. La couleur du ruban étalé en bas reste vivifiée par l’humidité et me fait penser à un cordon de fuchsias pourpres fraîchement fauchés et sacrifiés à je ne sais quelle déité des figures géométriques. »
La revue (94 pages, 12 euros) peut être commandée en ligne : http:// www.editionsdelabatjour.com /2018/11/ l-ampoule-hors-serie-n-4.ht ml
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la solitude d’un poème ...avec François Coudray
l’enfance n’est pas un refugemais elle desserre la corde étranglée du soir sur la ville
avec la nuit les mots à force d’essayer tissages incertains béances abandons
dénouent le chant
l’air sur la peau descend de la montagne
le dos contre la pierre la nuit
la ville
respirent
la lumière tremblante des phares
la solitude d’un poème
François Coudray, l'enfant de la falaise, L'Harmattan, 2018, p.31.
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L'année 2018 n'est pas encore fini !
Elle m'apporte dans la boîte aux lettres
la Revue Alsacienne de Littérature N° 130.
Dans la rubrique VOIX MULTIPLES,
j'ai la surprise de découvrir mes poèmes,
des extraits d'un ensemble inédit intitulé Aoûtement,
que j'avais confié au comité de rédaction.
Je reste d'autant plus reconnaissante à cette belle revue
qui m'a fait déjà l'honneur de publier
un autre ensemble de mes poèmes dans son N° 127.
La suite de cet ensemble est à lire dans
la Revue Alsacienne de Littérature N° 130, 2018.
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je me lève ébouriffée ... avec Anna Jouy
je me lève ébouriffée
l’araignée de mes mains tisse la bonne aventure
c’est un pas en équilibre sur un fil chagrin
par poignées les herbes de la tête tombent
flic flac la faux
j’aurai l’air d’une planète dans une bulle de neige
quelque part autour des griffons et des anges
connaissent la moisson
ils labourent et sèment la nouvelle saison
je serai sous le signe des jachères
une terre en cortège
les sillons fendus, la mer par-dessus.Anna Jouy, 13 février 2018, dans MOTS SOUS L’AUBE
Journal poétique / www.jouyanna.ch
Tous droits réservés © Anna Jouy 2015
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