•  

     

    L’évidence de la paix nous enfante, Poésie, éd. Al Manar,

     

    L'automne est généreux: je viens de recevoir mon nouveau livre de poésie.

    Merci du coeur à l'éditeur Alain Gorius .

    Luminitza C. Tigirlas, L’évidence de la paix nous enfante, Poésie, couverture: Doïna Vieru, éd. Al Manar, Paris, 2024.

    4ème couverture

    Nuit déchaussée,
    confie-moi à l’aube d’un autre temps :
    notre rosée flambe dans les tranchées,
    reconnais-moi nuit dans ma nudité

    — l’évidence de la paix nous enfante —
    nous sommes ses nourrissons

    L’alouette vocalise suivant son secret
    ce n’est pas à moi
    de lui fixer la note de musique à tenir
    ni à l’encager dans ma langue martiale

    Nuit déchaussée,
    la peur abrite mes mots dans tes souliers

    Luminitza C. Tigirlas, d’origine roumaine, née en Moldova orientale, terre roumaine occupée et annexée par les Soviétiques, est une survivante de l’assimilation linguistique dans l’U.R.S.S. Elle a publié d’abord en roumain, langue maternelle sertie dans l’étrangère graphie cyrillique en République de Moldova d’avant la chute du Mur. Sa lalangue ravine sur ces traces traumatiques. Poète et écrivaine de langue française, Docteure en psychopathologie de l’Université Paris-Diderot- Paris 7, après avoir exercé à Paris et à Saint-Priest (Métropole de Lyon), elle est psychanalyste trilingue à Montpellier. Elle a publié de nombreux recueils de poésie, des essais littéraires et des textes de fiction.

    https://editmanar.com/editions/livres/levidence-de-la-paix-nous-enfante/ 

     


    votre commentaire

  • votre commentaire
  •  

    Mais moi je me tourne vers la Nuit sacrée, l’ineffable, la mystérieuse Nuit. Là-bas gît le monde, au creux d’un profond sépulcre enseveli - vide et solitaire est sa place. Aux cordes du cœur bruit la profonde mélancolie. Que je tombe en gouttes de rosée, que je m’unisse à la cendre ! Lointains du souvenir, vœux de la jeunesse, rêves de l’enfance, de toute une longue vie l’inutile espérance et les brèves joies se lèvent dans leurs vêtements gris, pareils à la brume du soir quand le soleil s’est couché. Ailleurs, dans d’autres espaces, la lumière a déployé ses tentes d’allégresse. Pourrait-elle ne retourner jamais vers ses fils qui l’attendent avec la foi de l’innocence ?

    Qu’est-ce donc tout à coup, dans le tréfonds du cœur, qui sourd mystérieusement et dissipe la molle atmosphère de tristesse ? Trouverais-tu toi aussi quelque joie en nous, sombre Nuit ? Que tiens-tu sous ton manteau qui pénètre jusqu’à mon âme avec une souveraine puissance ? Précieux est le baume qui, des pavots en gerbe issu, coule de ta main goutte à goutte ! Les lourdes ailes de l’âme, c’est toi qui délivres leur essor. Obscurément, indiciblement nous nous sentons touchés ; tout saisi de peur et de joie, je vois un visage plein de gravité qui doucement, pieusement sur moi se penche, et sous les boucles à l’infini mêlées, me dévoile la chère jeunesse de la Mère.

    Ah ! que la lumière maintenant me paraît pauvre et puérile, que joyeux et béni le départ du jour ! Ainsi, c’est seulement parce que la Nuit éloigne de toi tes fidèles, que tu semas aux profondeurs de l’espace les sphères étincelantes, pour annoncer ta toute-puissance et ton retour - au temps de ton absence ? Ah ! plus divins que toutes les étoiles éclatantes nous paraissent les yeux sans nombre que la Nuit fit s’ouvrir en nous ! Ils voient plus loin que les plus pâles d’entre ces légions infinies. Sans le secours de la lumière, leur regard traverse les profondeurs d’une âme aimante, comblant les régions suprêmes de l’espace d’une indicible volupté.

    Louange à la Reine du monde, à la haute annonciatrice des mondes sacrés, à la gardienne du bienheureux amour ! C’est vers moi qu’elle t’envoie - tendre bien-aimée - cher soleil de la Nuit - maintenant je veille, car je suis tien et mien - tu m’as révélé la Nuit : ma vie - tu m’as fait homme - brûle mon corps au feu spirituel, que devenu léger comme l’air à toi plus profondément je m’unisse et que notre nuit nuptiale dure l’éternité !

    (Extrait du Premier hymne à la nuit traduit par Gustave Roud)


    votre commentaire
  •  

     

    Homme libre, toujours tu chériras la mer !
    La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
    Dans le déroulement infini de sa lame,
    Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

     

    Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
    Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
    Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
    Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

     

    Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
    Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
    Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
    Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

     

    Et cependant voilà des siècles innombrables
    Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
    Tellement vous aimez le carnage et la mort,
    Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

     

    Extrait de: 

     Les fleurs du mal (1857)

     


    votre commentaire
  •  

     

    L'oeuvre projetée sur ces images de ma lecture prises au Musée Fabre de Montpellier  est un magnifique dessin de Doïna VIERU.


    votre commentaire
  •  

     

    Le 19 mai 2024 à 11h, sur la scène de l'Auditorium du Musée Fabre

    accompagnée de Laurent Sastre au handpan,

    j'aurai l'honneur et le plaisir de lire quelques extraits de mon livre:  

    Luminitza C. Tigirlas, "Le dernier cerceau ardent", image de couverture de Doïna Vieru, éditions du Cygne, Paris, 2023.
     

    Ce neuvième livre de Luminitza C. Tigirlas est composé de 4 suites de poèmes en vers et en prose. Leur souffle est rythmé par les réverbérations d’une langue intime déchiquetée entre deux alphabets, entre deux rives, deux parties d'un seul pays d'origine... :

    « Avant que la glace ne dentelle la voix de Pyreta-rivière, l’Aiguilleur-du-Ciel-sonneur, qui n’est pas toi, l’ensemence de poèmes émiettés en feux-follets. Leur respiration fait fondre la frontière. »

    L'autrice traverse une mémoire vibratile,

    sa voix hèle un brin de matricaire dans les fanges temporelles — approchez mains nues, ne tirez pas !

    La lecture sera aussi accompagnée d'une projection de peintures et de dessins de l'artiste-peintre Doïna VIERU:

    https://www.doinavieru.com/

     

     Voir l'annonce de l'événement en cliquant sur le lien ci-dessous :  

    https://www.occitanielivre.fr/agenda/comedie-du-livre-auteurs-autrices-en-lecture-choc-des-imaginaires

     

    Dans le cadre de la Comédie du livre - 10 jours en mai, Occitanie Livre & Lecture propose:

    DIMANCHE 19 MAI À 11H
    AUDITORIUM DU MUSÉE FABRE

    AUTRICES, AUTEURS EN LECTURE
    CHOC DES IMAGINAIRES

    Lectures par Chantal ArmagnacJérémy Behm,

    Luminitza C.Tigirlas,

    Philippe Castelneau,  Pascale Thomas et Amélie Louis,

    présentées par Sylvie Léonard et accompagnées en musique par Laurent Sastre (handpan).

    Proposé par Occitanie Livre & Lecture en partenariat avec l’association Autour des Auteurs, la Maison de la Poésie Jean-Joubert et l’association Cépages d’encres.

      

    "Le dernier cerceau ardent" à la Comédie du livre de Montpellier 2024

     

     


    votre commentaire
  •  

     

    https://dailleurspoesie.com/luminitza-c-tigirlas-timea-extraits-dun-recueil-inedit/

     

     

    Le mimosa dans tous ses états

    TIMEA, extraits inédits

    TIMEA, extraits inédits

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires