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Force cosmique réveille le clown
qui a perdu son œil
à la rencontre du lynx —
l’autre comique du saut instantané
vers le haut intra-muros
Ici je fais mes adieux au monde
je trinque avec les dernières Perséides
que l’été m’envoie pour mon collier
Danaé m’embrasse sur le cou
et le fil se trans-lucide
(Luminitza C. Tigirlas, Poèmes de la soif matinale, Série d'inédits, 2018.)
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Une femme ou divinité vaincue
par le ciel rubicond
avait encore ce jour devant elle
D’un trait brûlant séparé de la terre
elle écrivit :
l’enfance—les langues—l’amour
L’autre main traça les signes de l’eau
déviée en amont :
l’amour—l’enfance—les langues
Sa bouche encercla les blessures de l’air
fraîchement redécoupé:
(les langues—l’amour—l’enfance)
(Luminitza C. Tigirlas, Poèmes de la soif matinale, Série d'inédits, 2018.)
© Dessin de Doïna VIERU
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Un silence n’était pas d’ici Il descendait Il montait volutes un pont rehauts en blanc dans la tourbe d’un mystère vague alluvion de l’univers rugueux
Ah ! Tu déroulais ta main devant la plante de mon pied (Luminitza C. Tigirlas, Poèmes de la soif matinale, Série d'inédits, 2018.)
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Le 31 août 1941 la Poétesse a pris une corde...
Un
nœud
coulant
pour celle qui vivait dans le feu
Dans l'intervalle entre la mort de Rilke et son propre suicide,
Marina Tsvetaeva a écrit ...aux mondes:
***
Le poème de l’air
Vieille chute de la chair
Selon l'oreille — être esprit
Pur. Au siècle laissons
L’alphabet !
Ouïe pure
Ou son pur est-ce ainsi
Que nous avançons ? Avant-son
Du sommeil. Avant-frisson
De félicité. Grondement plus tumultueux
Qu'ondes équinoctiales dans une grotte.
Que nuque secouée d'épilepsie.
Que femme au ventre de la femme.
Grondement certes, mais comparé au
Tombeau de Pâques, tellement moindre
Fracas!
D'une sonorité plus haute
Que le sonore — par pause-intervalles
(...)
Mai 1927
Meudon, à l’heure de Lindbergh
Marina Tsvetaeva, Le poème de l’air, in Insomnie et autres poèmes,
Édition de Zeno Bianu, Poésie/Gallimard, 2011, p. 189.
(à suivre)
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Luminitza CLAUDEPIERRE TIGIRLAS
Psychanalyste et Psychothérapeute, Psychologue clinicienne,
Docteure en psychopathologie et psychanalyse de Paris 7
Cabinet libéral:
29 Place Auguste Rodin
34090 Montpellier
Sur RDV:
Portable: 06 20 36 74 71
E-Mail : luminitza.tigirlas@gmail.com
Mon site professionnel:
Luminitza Claudepierre Tigirlas Psychanalyste à Montpellier
Aujourd'hui écrite en français - mon autre langue de cœur,
ma poésie ne pourrait porter en plus de mon prénom que mon nom de naissance, devenu
nom de plume: Luminitza C. TIGIRLAS
Poète qui se risque avec les mots entre l'Absolu et le Vide:
Luminitza C. Tigirlas, d’origine roumaine, née en Moldova orientale, terre de la Roumanie ancienne, annexée par la Russie, est une survivante de l’assimilation linguistique dans l’URSS.Nouvelles, essais et poèmes publiés en roumain, langue maternelle sertie dans l’étrangère graphie cyrillique en République de Moldova d’avant la chute du Mur. Sa lalangue ravine sur ces traces traumatiques.
Dans un ailleurs de mon autre part, la lumière d’un adret n’oublie pas m’avoir vue naître le 15 septembre 1966 — ce jour portait grâce à mes dix ans. Le matin même, les lettres de l’alphabet français se sont données à mon cahier. Voluptueusement.
J’étais la fille du Nucarul, le noyer que mon père Vassili TIGIRLAS avait planté dès mon premier fil de voix. En Moldova orientale, le totalitarisme soviétique enchaîna le roumain du parler parental à la graphie cyrillique. Nous respirions densément du russe, langue de Mandelstam et de ses assassins. Mon Nucarul s’élevait d’un air. Les coques de ses noix transportaient les désirs clandestins de mon idiome d’héritage condamné au lit de Procuste. Secrètement, j’ai savouré avant l’heure son retour à l’alphabet roumain via la graphie latine du français. L’amour-poète avait trouvé son écriture.
Française d’adoption depuis janvier 2000, psychanalyste trilingue à Paris (2001-2008), puis à Saint-Priest dans Rhône (entre 2008-2020) et depuis juin 2020 à Montpellier. J'écris en français poésie, prose, théâtre.
Pour me joindre: luminitza.tigirlas@gmail.com
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