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    Avec Pierre REVERDY  dans Le chant des morts (1944-1948)

     

    Je voyage percé à la surface

    A la terre pleine de sons

    Au signal qui vole à la trace

    Au gré des signes sans rigueur de la présence

    D’un fil à l’autre

    D’un éclair sans voix

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    Avec Patrick Dubost: Une "respiration"  

    (*26)

    Je m’appelle Mélancholie.

    Avec un « h ».

    Pour ne pas confondre avec

                    la fleur.

    Quelle fleur ?

    J’aurais voulu

                devenir un personnage.

    Je ne suis jamais

                que moi-même.

    Avec ma voix.

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    Sois pour moi l’ancre      ...avec Ana Blandiana

     

    Ne me laisse pas

    Tomber dans le futur,

    M’effilocher dans le temps qui viendra,

    Comme un oiseau

    Enseveli à l’horizon lointain

    Dans la tombe du ciel.

    Sois pour moi l’ancre

    Dans l’argile

    Capable de me retenir à l’herbe

    Du présent,

    Un présent devenu passé,

    Sois pour moi l’ancre

    Et demande…

     

     

    Ana Blandiana, REQUIEM, in « Ma patrie A4 »,

    Traduit du roumain par Muriel Jollis-Dimitriu, Black Herald Press, 2018, p. 103.

     

     

     

     

     


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    La nef les confisque au monde. La lumière vient par les baies de plein cintre. Elle glisse en

    rayons jusqu’à leurs épaules. Ils avancent, la tête levée, pour ne rien perdre de la lumière.

    Elle les aimante, les conduit. Ils pleurent peut-être. Ils se sont assis sur un banc dans la travée.

    Des voix rondes, à moins qu’elles ne soient fluides, croisent la lumière. Au-delà de la clôture,

    des formes blanches sur le blanc du calcaire. Elles appartiennent à l’architecture. Ils ferment

    les yeux. Accord des voix, du calcaire, de la lumière comme une vague qui n’en finit pas. Ils se

    sentent lavés.

     

    Anne-Lise Blanchard, Les jours suffisent à son émerveillement, éditions Unicité, 2018, p. 29.


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    Mue

    et caresse les détresses en lents

    tourbillons apaisants

     

                                       Puis

    dans l’éveil

    substantiel ou immatériel

    du fin fond du regard jusqu’aux confins de l’univers

     

     

    sans filets

    telle la danse du veilleur.

     

     

    Sa mue frise le désert

    de présences éternelles

     

     

    Béatrice Machet, MUER, L’Amourier éditions, 2004, p. 27. 


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    en toi grandit la chaleur

    de tribus dogons

    et de masques

     

    et l’homme rencontré

    se lève en toi

    comme une sève

     

    tu expérimentes

    le jaillissement

     

    gorge profonde

    tapissée de rouge

     

    est-ce chauve-souris

    prise dans la toile

    du sang

     

    tu étends des draps

    maculés

     

    au branches nues

    des arbres

     

     

    Valérie Canat de Chizy, Talisman, Préface de Marie-Ange Sébasti, L’Harmattan, 2013, p. 11.

     


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    La Journée de la langue roumaine (31 août)

     

    Sur les pas du poète Lucian BLAGA 

     

     

    Avec tes clameurs de lumière, avec les yeux sans fond de tes océans,

    avec les traces laissées dans la boue

    par d'innombrables vierges

    tremblant à cet instant

    de désir

    sur ta terre merveilleuse,

    je t'appelle: 

    viens, Univers, 

    viens. 

    Souffle dans mon oreille le murmure des sources,

    où au coeur de la nuit, 

    à l'insu de tous, les raisins

    se détachent de la vigne et se rassemblent

    pour s'emplir de jus,

    et alors — avec ta générosité mortelle

    viens,

    Univers,

    viens. 

    Et rafraîchis

    mon front brûlant

    comme le sable de feu

    que foule lentement, lentement

    un prophète au désert.

     

    Lucian BLAGA, Pasii profetului, Les pas du prophète , Traduction du roumain par Jean Poncet, Jacques André éditeur, 2017, p. 71.


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