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    Trois questions à la sanpatri

     

    et la patrimoëlle alors

    tu en feras quoi?

    ton cinéma tourne en rond

    un patrimêle moëlleux

    de patrimots?

    qui s'en mêle?

    Sylvie Durbec, ça, qui me poursuit,

    éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 2020, p. 59.

     

    ça, qui me poursuit

     

    ça, qui me poursuit

     

    Images de la rencontre avec la poète Sylvie Durbec

    lors de mon séminaire "Inconscient&réverbérations poétiques",

    séance du 16 avril 2022 au Petit Théâtre du Gazette-Café,  6 rue Levat Montpellier.

     


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    Jour de plomb

    il n’y a plus de ciel

    les fusées l’ont fendu.

    Sommes-nous encore au monde ?

     

    Les aubes se meurent avant de naître

    le temps descend tout bas

    tout bas trébuche la lumière

     

    Jours de plomb

    aux pennes aux oiseaux

    aux vols en grève de l’oubli, en grève

     

    ( © Luminitza C. Tigirlas, En grève de l'oubli

    in Autres poèmes de la soif matinale, Série d'inédits, 2022. © Tous droits réservés ) 

     

    Je remercie du coeur Les Co-llecteurs de Montpellier

    pour leur si aimable  invitation de présenter, mes poèmes,  mes livres,

    de répondre aux questions de François Szabo.

    Nous vous attendons nombreux le 19 mars à 14h30

    au Petit Théâtre du Gazette Café, 6 rue Levat Montpellier 34000.

     

    Pour lire plus, merci de cliquer sur le lien suivant: 

     

    https://printempsdespoetes.com/Luminitza-C-Tigirlas-Le-Sel-de-la-vie 


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    Je remercie du coeur Les Co-llecteurs de Montpellier

    pour leur si aimable  invitation de présenter, mes poèmes,  mes livres,

    de répondre aux questions de François Szabo.

    Nous vous attendons nombreux le 19 mars à 14h30.

     

    Pour lire plus, merci de cliquer sur le lien suivant: 

    https://printempsdespoetes.com/Luminitza-C-Tigirlas-Le-Sel-de-la-vie

     

     


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    C'est le titre de mon article contre la guerre publié sur le site de la Fondation Européenne de psychanalyse:

     

    La paix, telle la rose d’Angelus Silesius, est-elle sans pourquoi ?

    Peut-elle fleurir parce qu’elle fleurit ?

    La paix peut-elle s’épanouir sans que nous, les humains, ne renonçons à perdre de notre jouissance de se voir comme Un, sans que nous acceptions à cette dépense hors garanties contre un Réel illimité ?

     

    Mercredi 23 février 2022--- j’ai commencé à rédiger une Note de lecture que j’intitulais « Euphorie au-dessus du réel. En lisant Charles Melman, Jean-Pierre Lebrun, La dysphorie de genre : à quoi se tenir pour ne pas glisser ?, érès, 2022 » et dans laquelle j’avançais :

    « Vingt ans après leur entretien « L’homme sans gravité », ces deux interlocuteurs rodés à l’exercice, se retrouvent devant les réminiscences du « jouir à tout prix », impératif qu’ils interrogent par le biais de la toute-puissance infantile devenue inentamable. De ne plus recevoir des limites parentales, ni sociétales amène l’enfant qui grandit à ne plus renoncer même à l’âge adulte à la toute-puissance que produit la sexualité.

    Ce nouveau dialogue des deux psychanalystes est provoqué par la sortie de Petite fille, film de Sébastien Lifshitz, dans lequel Sacha, 8 ans, né garçon, dit se vivre comme une fille depuis ses 3 ans. Pour avoir moi-même été interloquée par ce film, je comprends ce qui a mis au travail nos collègues et leur désir de partager cette préoccupation avec un public laissé dans la confusion par le traitement du sujet. Selon Ch. Melman, avec la science, nous sommes en mouvement vers « la maîtrise du réel » et « pourquoi pas le choix de son sexe », donc, à mon sens : pourquoi pas le TOUT d’un maître du monde ? »

     

    Une journée paisible.

     

                Le matin du jeudi 24 février, avant de me remettre à mon texte de réflexion sur le non-renoncement à la toute-puissance infantile, j’ai ouvert un courriel d’Helene L'Heuillet, l’invitée de mon séminaire du 12.02.22 « Vérité et acte du sujet dit psychotique », où nous avions évoqué le risque de guerre. Le 24.02.22, Hélène m’écrivait : « Bon courage pour vous, chère Luminitza Tigirlas, et pour les vôtres vivant en Moldavie. »

     

    Le fil des actualités m’a confirmé : tout avait basculé à l’aube de ce jour de 24 février 2022, rien ne pouvait plus se poursuivre comme la veille,

    lorsque la guerre en Ukraine était encore une menace à laquelle on n’avait aucune envie de croire.

     

     

    L’âme meurtri,

    dans l’impuissance devant la folie belliqueuse de Poutine

    qui attaque brutalement

    afin de soumettre l’Ukraine à sa jouissance dictatoriale,

    je relis Ossip Mandelstam, poète proscris, accusé de « ne pas avoir fait corps avec la révolution ».

    Le Staline de ses poèmes est reconnaissable dans le Poutine de nos cauchemars éveillés.

     

    ***

    Printemps froid. La sans pain, la craintive Crimée,

    Comme sous Wrangel – et pareillement coupable.

    Chiens bergers sur le sol. Loques rapiécées.

    Et la même morsure de fumée acide.

     

    Mais beaux comme toujours les lointains, comme absents,

    les arbres, leurs bourgeons sur le point d’éclater,

    sont comme des intrus, et fait pitié à voir,

    l’amandier qu’embellit la bêtise pascale.

     

    La nature ne reconnaît pas son visage

    et terribles sont les ombres de Kouban, d’Ukraine…

    Des paysans faméliques, sur le sol de feutre,

    gardent la porte, ne touchent pas à la clé.

    (Ossip Mandelstam, mai 1933, Stary Krym)

     

    La même année 1933, en novembre, le poète interdit par le régime stalinien, écrit :

     

     

    ***

    Nous vivons sans sentir sous nos pieds le pays,

    à dix pas ne sont plus audibles nos paroles,

    mais là où la parole à demi-mot suffit

    c’est lui, le montagnard du Kremlin, qu’on évoque.

    Ses doigts épais sont gras comme des vers de terre,

    ses mots, infaillibles comme des poids d’un poud.

    Parmi ses moustaches ricanent des cafards

    et les tiges de ses bottes sont des miroirs.

     

    L’entoure une racaille de chefs au cou frêle,

    sous-hommes dont il use comme de jouets.

    Un qui siffle, un autre qui miaule, un qui pleurniche,

    lui seul s’amuse en père fouettard et tutoie.

    Il forge, comme fer à cheval, ses oukases –

    frappe, qui à l’aine, qui au front, qui à l’œil.

    Toute mise à mort est pour lui délectation

    et fait se dilater sa poitrine d’Ossète.

     

    (Ossip Mandelstam, Œuvres poétiques, Le bruit du temps, 2018, p. 427 et p. 439)

     

     

     

    Le 26 février, les yeux rivés sur le flux des informations de guerre, je tombe sur une réponse de François Heisbourg, Conseiller à la Fondation pour la recherche stratégique, qui précise dans une interview du 26 février 2022 :

    « La Moldavie est elle aussi menacée ? - Oui, l’état tampon risque fort de disparaître. C’est la deuxième étape géographique par rapport à l’Ukraine. Je ne pense pas qu’il va se priver du plaisir de manger tout cru une Moldavie qui est elle-même politiquement et sociétalement très divisée. Et là, des soldats français seront face à face avec des soldats russes. À la frontière roumaine. Aujourd’hui la Moldavie est dans une phase pro-occidentale, mais c’est comme en Ukraine, c’est fragile. »

    https://www.les ambitions de poutine sont plus larges

     

    À la lecture de ces prévisions funestes, mon cœur saigne d’autant plus que je suis roumaine née en Moldova orientale, morceau de terre de la Roumanie ancienne, terre annexée par la Russie à plusieurs reprises. Avant d’être psychanalyste, je suis une poète de langue française, survivante de l’assimilation linguistique en URSS.

    Actuellement la République de Moldavie est encore indépendante…, mon pays d’origine offre abri aux refugiés qui affluent de l’Ukraine.

     

    L’exode n’a jamais pris fin depuis la nuit des temps.

               

                En 1932 Einstein voulant être éclairé sur le « besoin d’haïr et d’anéantir », prédisposition latente de l’homme qui « peut être réveillée avec une relative facilité et s’intensifier en psychose de masse » se tournait vers Freud : « Y a-t-il une possibilité de diriger le développement psychique des hommes de manière à ce qu’ils deviennent davantage capables de résistance face aux psychoses de haine et d’anéantissement ? »

     

    Qu’est-ce qui aujourd’hui reste encore valable de la réponse de Freud dans « Pourquoi la guerre ? »

     

    D’après Freud, « la guerre est, de la façon la plus criante en contradiction avec les positions psychiques que le procès culturel nous impose, c’est pourquoi nous ne pouvons que nous indigner contre elle, tout simplement nous ne la supportons plus, ce n’est pas seulement une récusation intellectuelle et affective, c’est chez nous autres pacifistes une intolérance constitutionnelle, une idiosyncrasie en quelque sorte poussée à l’extrême. Et il semble bien que les avilissements esthétiques de la guerre n’ont pas une moindre part dans notre révolte que ses cruautés.

    Combien de temps nous faut-il encore attendre avant que les autres aussi deviennent pacifistes ? On ne saura le dire, mais peut-être n’est-il pas utopique d’espérer que l’influence de ces deux facteurs, la position culturelle et l’angoisse justifiée devant les effets d’une guerre future, mettra fin à la pratique de la guerre dans avenir à portée de vue. » (S. Freud, Œuvres complètes, Tome XIX, PUF, 2004, p. 81.)

     

    Pouvons-nous toujours affirmer suite à Freud qu’il nous ai permis de dire : « tout ce qui promeut le développement culturel travaille du même coup contre la guerre » alors que l’œuvre d’humanisation pacifiste semble vouée au ratage par la toute-puissance infantile devenue inentamable ?

    Avec le malaise actuel dans la civilisation, les monstres de la violence au pouvoir sans limite et leurs passages à l’acte sont-ils de plus en plus inévitables ?

     

     

    Luminitza CLAUDEPIERRE TIGIRLAS, Poète

    Psychanalyste à Montpellier, membre de l’A. L. I. et de la FEP,

    Docteure en Psychopathologie de Paris 7.

    Montpellier, le 26 février 2022

     

     


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    Le sixième jour à Kiev  

    la paix envoie de perce-neige en avant,

    leurs clochettes maculées de vert.

    Leurs têtes étonnées

    prennent feu

    dans les mains des enfants.

     

    Ils ne grandiront plus au bord de Dnipro

     

     

    Ce n’est pas le ciel qui se trompe de couleurs,

    en Ukraine la neige est sanguine.

    Un maître se déchaîne, il piétine, il piétine

    Où sont nos souffles ?

    Rouges débris du Kremlin

    pulvérisent la paix,

    pulvérisent les perce-neige,

    pulvérisent

    les rives, le fleuve, le jour de Martisor

     

    Luminitza C. Tigirlas,

    Montpellier, le 1 mars 2022.

    ( © Luminitza C. Tigirlas, Un premier mars sans paix

    in Autres poèmes de la soif matinale, Série d'inédits, 2022. © Tous droits réservés ) 

     

     
    Tressé en fil de soie blanc et rouge, on porte le Martisor à la poitrine
    en signe de victoire du printemps contre l'hiver.
     
    Je ne le porte pas ce premier mars lorsque la tyrannie continue à attaquer l'Ukraine,
    aujourd'hui mon Martisor est poème.
     

     

    Le 19 mars 2022, à l'invitation des CO-LECTEURS,

    je lirai mes poèmes et répondrai aux questions sur mes livres

      au Petit Théâtre du Gazette-Café,

    je vous donne rendez-vous à 14h30 au 6, rue Levat, Montpellier. 

    Voir ci-dessous:

     

    https://printempsdespoetes.com/Luminitza-C-Tigirlas-Le-Sel-de-la-vie

     

       


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    L'inoubliable bruit du temps ...  avec Ossip Mandelstam

     

    Mon âme meurtrie, dans l’impuissance devant la folie belliqueuse de Poutine qui attaque pour soumettre l’Ukraine à sa jouissance dictatoriale,

    je lis Ossip Mandelstam, poète proscris, accusé de « ne pas avoir fait corps avec la révolution ».

    Le tyran Staline de ses poèmes est reconnaissable dans le Poutine de nos cauchemars:

     

    Printemps froid. La sans pain, la craintive Crimée,

    Comme sous Wrangel – et pareillement coupable.

    Chiens bergers sur le sol. Loques rapiécées.

    Et la même morsure de fumée acide.

     

    Mais beaux comme toujours les lointains, comme absents,

    les arbres, leurs bourgeons sur le point d’éclater,

    sont comme des intrus, et fait pitié à voir,

    l’amandier qu’embellit la bêtise pascale.

     

    La nature ne reconnaît pas son visage

    et terribles sont les ombres de Kouban, d’Ukraine…

    Des paysans faméliques, sur le sol de feutre,

    gardent la porte, ne touchent pas à la clé.

    Ossip Mandelstam, mai 1933, Stary Krym

     

    La même année 1933, en novembre, le poète interdit par le régime stalinien, écrit :

     

    Nous vivons sans sentir sous nos pieds le pays,

    à dix pas ne sont plus audibles nos paroles,

    mais là où la parole à demi-mot suffit

    c’est lui, le montagnard du Kremlin, qu’on évoque.

    Ses doigts épais sont gras comme des vers de terre,

    ses mots, infaillibles comme des poids d’un poud.

    Parmi ses moustaches ricanent des cafards

    et les tiges de ses bottes sont des miroirs.

     

    L’entoure une racaille de chefs au cou frêle,

    sous-hommes dont il use comme de jouets.

    Un qui siffle, un autre qui miaule, un qui pleurniche,

    lui seul s’amuse en père fouettard et tutoie.

    Il forge, comme fer à cheval, ses oukases –

    frappe, qui à l’aine, qui au front, qui à l’œil.

    Toute mise à mort est pour lui délectation

    et fait se dilater sa poitrine d’Ossète.

     

    (Ossip Mandelstam, Œuvres poétiques, Le bruit du temps, 2018, p. 427 et p. 439)


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    Je vous invite à lire sur le site de l'A.L.I. notre entretien avec le poète James Sacré à propos de son rapport à l’écriture. Ce texte est issu de la Séance du 25 novembre 2021 du Séminaire « CRÉATION & PSYCHANALYSE : RÉVERBERATIONS. La poésie à gorge déployée » qui a  lieu à Montpellier. 

     

    Luminitza C. Tigirlas en dialogue avec James Sacré


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